Le prêt à Taux Zéro ou PTZ permet de bénéficier d’une aide de l’État lors de l’achat d’un logement neuf. Il est soumis à un certain nombre de conditions qui varient au fil du temps et des gouvernements. En janvier 2018, le PTZ a été « recentré », autrement dit, les conditions d’accès et les montants ont été diminués dans certaines zones. Ce recentrage a eu des effets sur le marché de la construction, sur celui de l'immobilier neuf et sur le portefeuille des ménages. Explications.
Le PTZ : une chute importante en 2018
C’est sans doute le premier effet de ce recentrage : sur les 3 premiers trimestres 2018, près de 20 000 PTZ de moins ont été distribués. Sur l’année 2018 dans sa globalité, la Société de Gestion des Financements et de la Garantie de l'Accession Sociale à la Propriété estime la baisse du nombre de PTZ à 27%. C’est dans les zones B2 et C que la chute est la plus spectaculaire (-48% pour la zone C et -46,1% pour la zone B2). Et ceci s’explique assez simplement par le fait que les montants pris en compte pour définir celui du PTZ ont été largement revus à la baisse dans ces zones.
En effet, les quotités qui étaient de 40% sur tout le territoire ont été réajustées à 20% dans les zones précitées.
Dans les autres zones (A, Abis, B1) la quotité pour l’acquisition d’un logement neuf a été maintenue à 40% car elles sont considérées comme tendues. Selon la LCA-FFB (Constructeurs et Aménageurs de la Fédération Française du Bâtiment), la conséquence directe sur le marché de l’immobilier est en premier lieu une baisse de 11,3% des constructions de maisons neuves et en second lieu 9 000 ménages qui ont renoncé à leur projet d’achat dans les zones concernées par le recentrage.
Ces chiffres donnent raison aux associations de constructeurs qui n’ont de cesse de contester la théorie selon laquelle le PTZ ne provoquerait qu’un effet d’aubaine pour les acheteurs.
Les conséquences du recentrage du PTZ pour les ménages
La première conséquence de la modification du PTZ dans les zones B2 et C est la hausse du taux d’endettement des ménages si l’on compare une même opération avant et après le recentrage. Il serait aujourd’hui de 36% pour la zone C et de 43% pour la zone B2 contre respectivement 26% et 29% avant la diminution du montant du PTZ.
Or, on sait qu’une banque accepte généralement un taux d’endettement maximal de 33%. Autrement dit, les ménages doivent revoir leurs ambitions d’achat à la baisse s’ils veulent acquérir un logement neuf.
La modification du PTZ joue sur l'économie française
Le deuxième effet du recentrage du PTZ concerne l'économie française. En 2017, le coût global de ce dispositif était de près de 2 milliards d’euros soit près de 700 millions de plus qu’en 2018. A priori une bonne affaire pour les comptes publics. Cependant, le manque à gagner lié à la TVA sur les logements neufs est estimé à plus de 800 millions d’euros. Ce n’est donc pas une opération gagnante, surtout si l’on additionne les autres taxes liées à l'immobilier neuf.
Dans le contexte de la restitution du grand débat national, le gouvernement doit dévoiler rapidement des mesures pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, tout en maitrisant le déficit budgétaire. Reste à savoir si leur calcul prendra en compte les dépenses engagées à cours terme ou si toutes les recettes à moyen/long termes seront intégrées.
Si le recentrage du PTZ n'a pas eu les effets positifs annoncés, il faut cependant souligner qu'il permet à de nombreux ménages de devenir propriétaire cette année encore.
Vous avez profité du Prêt à Taux Zéro ? Dans quelle ville de France ?