C’est une expérience pas comme les autres qui est proposée à six foyers parisiens : tester l’habitat participatif au sein de leur nouveau lieu de vie. Le principe ? Payer son loyer moins cher en échange d’une active participation à la vie de la copropriété. Un modèle qui pourrait être amené à se développer plus largement en France.
« La main à la patte », un premier projet d’habitat participatif social
Le 2 mai 2017, six ménages parisiens intègreront leur nouvel appartement, un logement social neuf et dernière génération, situé dans le 19ème arrondissement. Ils ont tous accepté de se prêter au jeu de l’habitat participatif, véritable expérience collaborative. Au quotidien, leur lieu de vie fonctionnera en autogestion.
Nommé « La main à la patte », le projet permettra à chacun de voir son loyer diminué en échange de taches effectuées au sein de la copropriété.
Les locataires assureront la sortie des poubelles, le balayage des parties communes, la veille sur les tarifs des énergies ou encore le choix des couleurs des portes ! Cette participation active permettra de réduire considérablement les charges de copropriété.
Objectif = 0 charge
Chargé du logement, l’adjoint à la maire de Paris Ian Brossat expliquait au journal 20 minutes, que l’objectif de cet habitat participatif novateur est, à terme, « d’atteindre le zéro charge, hors eau et électricité ».
On peut donc imaginer que lors de son lancement, le projet a suscité un vif engouement. Si seulement six ménages ont été retenus, 149 candidatures ont été envoyées via le site « Loc’Annonces », spécialement créé par la Mairie de Paris pour l’occasion.
Une initiative pleine d’avenir
« La main à la patte » est une première, mais le projet est certainement destiné à être reconduit dans la capitale, comme ailleurs. Paris reçoit chaque année plus de 120 000 demandes de locataires recherchant un logement à loyer modéré. Face à ces chiffres très élevés, Ian Brossat, repris par Le Parisien, affirme que « L’habitat participatif est non seulement un levier pour dégager du logement mais c’est surtout un moyen de changer le rapport au logement ».
Définition de l’habitat participatif
Pour rappel, l’habitat participatif est pensé ainsi par la loi ALUR : « une démarche citoyenne qui permet à des personnes physiques de s'associer, le cas échéant avec des personnes morales, afin de participer à la définition et à la conception de leurs logements et des espaces destinés à un usage commun, de construire ou d'acquérir un ou plusieurs immeubles destinés à leur habitation et, le cas échéant, d'assurer la gestion ultérieure des immeubles construits ou acquis. « En partenariat avec les différents acteurs agissant en faveur de l'amélioration et de la réhabilitation du parc de logements existant public ou privé et dans le respect des politiques menées aux niveaux national et local, l'habitat participatif favorise la construction et la mise à disposition de logements, ainsi que la mise en valeur d'espaces collectifs dans une logique de partage et de solidarité entre habitants ». L’idée est donc plus largement de « favoriser l’accès de tous à un logement digne ou abordable ».
Définition mise à part, il s’agit avant tout d’une formidable aventure humaine qui profite à chacun !