Si l’actualité immobilière braque souvent les projecteurs sur les acquéreurs, les professionnels aussi ont leur mot à dire. L’immobilier de demain se construit en symbiose et à l’aide de remontées du terrain des acteurs, particuliers comme professionnels. Suite aux six semaines de débats lancées dans le cadre de la démarche « Habiter la France de demain », ces derniers ont été interrogés quant à leur vision de l’immobilier du futur, aux tendances et aux solutions qui leur semblent le plus appropriées. Zoom sur leurs retours et leurs préconisations.
Quelques mots sur l’étude menée autour de l’immobilier demain
L’enquête précitée a été imaginée par SeLoger et a été réalisée par l’institut de sondage BVA entre le 27 septembre et le 1er octobre 2021. Au total, 150 professionnels de l’immobilier ont été interrogés au cours de cette période. Après analyse, voici les données majeures compilées : 81% des sondés mettent en avant la présence d’un espace pour télétravailler comme critère majeur dans le choix du bien immobilier de demain. Plus encore, 83% des professionnels placent au premier rang des recherches les logements à proximité des espaces verts et/ou avec un extérieur privatif. Des éléments qui tracent le chemin vers la réinvention et la transformation du secteur, passant par trois tendances fortes notamment.
L’immobilier de demain doit être plus dense
Débutons par un constat : « Actuellement, près de la moitié de la population mondiale vit en ville et d’ici 2050, nous serons 5 milliards. Les citoyens continuent d’y affluer car ces territoires proposent les meilleures opportunités d’emplois, des salaires plus élevés, de meilleures écoles et un meilleur accès aux soins. Reste à savoir si les villes résisteront au test de résilience imposé par la pandémie », explique Soo-Jin Kim, chef de l’Unité des politiques et études urbaines au sein du Centre pour l’entrepreneuriat, les PME, les régions et les villes de l’OCDE.
Ainsi, à l’heure où les Français ont envie de verdure, où les villes moyennes ont la cote, où la proximité des espaces verts est un critère de choix important, les grandes villes, les Smart Cities se doivent de faire preuve de bon sens et d’ingéniosité pour rester attractives. Comment ? En prenant en compte les attentes et les demandes des particuliers. Pour le président délégué de la FNAIM, Julien Savelli, les acquéreurs sont en quête d’une « ville plus respectueuse et douce ». Cela passe par la possibilité de pouvoir circuler et accéder aux commodités à vélo ou à pied, de pouvoir emprunter les modes de transports doux. Cette volonté est d’ailleurs confirmée par l’enquête SeLoger. 71% des professionnels sondés affirment que l’accès facile et rapide aux transports en commun, et plus largement aux modes de déplacements doux, sera un élément décisif dans la décision des acheteurs de demain.
En résumé, les collectivités locales ont pour devoir de décliner « un logement de qualité pour tous en répondant aux aspirations des Français qui demandent des espaces avec de la nature, du calme, mais aussi un accès plus simple au travail, aux transports collectifs, aux services… Cela signifie qu’il faut qu’une grande partie des permis de construire octroyés le soit dans les villes, là où sont les besoins », met en avant Emmanuelle Wargon, actuellement ministre déléguée au Logement. Preuve en est, les Français veulent également pouvoir travailler à deux pas de leur lieu de vie selon le sondage SeLoger. En route vers la ville du quart d’heure ? 51% des professionnels interrogés en sont ainsi certains, il faut « favoriser la création de bassins d’emploi dans des zones résidentielles pour limiter les déplacements. » Comment ? En rendant la ville plus dense, plus intense mais sans faire l’impasse sur la nature chère aux Français et nécessaire pour la planète. L’immobilier de demain s’intègre dans une ville intelligente qui accorde une place de choix à l’environnement vert tout en mettant l’accent sur l’artificialisation des espaces existants.
L’immobilier de demain à la portée de tous
Là encore, les propos de la ministre du Logement sont corroborés par les résultats du sondage SeLoger. Pour Emmanuelle Wargon « Le logement idéal répond aux attentes des Français et il est abordable ».
Confort, qualité, le tout à prix abordable pour que l’immobilier de demain soit accessible à tous. Une utopie ? Aux dires du gouvernement en place, la réponse est non. Il est possible de maîtriser les prix de la construction et des ventes, des programmes immobiliers neufs en France notamment, en multipliant l’offre pour réduire les tensions présentes sur le marché en s’appuyant sur la loi Pinel, le logement intermédiaire, le dispositif Louer Abordable et autres dispositifs fiscaux... Mais il faut agir vite tant les tarifs de la pierre se sont envolés ces dernières années dans les grandes villes, rendant l’accession à la propriété difficile voire impossible pour les particuliers. Et si acheter un logement en ville ne permet pas de profiter des attraits de celle-ci (culture, loisirs...) à quoi bon poser ses valises dans les grandes cités ?
Selon l’enquête BVA, les professionnels mettent eux aussi le logement abordable en tête des priorités. Pour y parvenir, 60% tablent sur « l’accès à la propriété grâce à un crédit plus accessible ». Il est intéressant de constater que le président de la FPI (Fédération des Promoteurs Immobiliers), Pascal Boulanger, a fait quelques rappels quant à la surveillance rapprochée de l’immobilier de demain. Il explique en effet que des dispositifs comme le Pinel+ sont à observer de près pour que les critères nouvellement apparus (superficie minimum en fonction de la typologie notamment), ne fassent pas progresser les prix lors de la construction puis lors de la commercialisation surtout.
Notons également que 71% des professionnels sondés ont la certitude que les espaces optimisés et les rangements interviendront dans l’acte d’achat et que 66% mettent la modularité au cœur des enjeux des acquéreurs.
L’immobilier de demain sera rénové
Si l’on évoque beaucoup l’immobilier neuf pour penser l’avenir du secteur, tabler sur l’existant est également incontournable. Réduire les tensions sur le marché passe nécessairement par la rénovation des biens déjà construits. Les particuliers peuvent ainsi miser sur les aides à la rénovation énergétique comme MaPrimeRénov, qui restent cependant insuffisante pour un chantier d’une telle envergure selon Julien Savelli toujours.
Bon à savoir : MaPrimeRénov est un dispositif mis en œuvre par l’ANAH (Agence nationale de l’habitat) à destination des particuliers. Il permet de financer pour tout ou partie les travaux de rénovation énergétique des particuliers. 800 000 ménages volontaires auront ou pourront bénéficier de ce coup de pouce en 2021 selon les chiffres avancés par le gouvernement. Et le rythme devrait s’accélérer dans les prochaines semaines et les prochains mois. En effet, dès 2025, les bailleurs dont le logement mis en location est étiqueté « G » ne pourront plus louer leur bien selon les obligations de la loi Climat et Résilience (fin août 2021). Alors que des aides comme MaPrimeRénov seront, pour Julien Savelli, insuffisantes pour une rénovation complète du parc existant, il préconise ainsi « de doubler le montant du déficit foncier ».
Autre piste à l’étude évoquée par la ministre du Logement, la transformation massive des bureaux obsolètes ou vacants en habitation. Pour vous donner un ordre d’idée, 350 000 m² de bureaux changent chaque année de destination. L’objectif est de parvenir à 1,5 million de m² par an d’ici dix ans.
C’est ainsi que l’immobilier de demain devra coupler attentes des Français, confort, accessibilité des prix, rénovation… Un vaste programme qui nous donne rendez-vous dans quelques mois et années pour être analysé.
Quels sont vos critères de choix pour votre futur logement ? L’accompagnement et la personnalisation des étapes de l’achat en font partie ? Contactez les experts Médicis Immobilier Neuf pour mener votre projet à bien rapidement.