C’est un succès auquel personne ne s’attendait pour MaPrimeRénov’. Le dispositif pensé, soutenu et distribué par l’Anah pourrait dépasser prochainement l’objectif des 500 000 primes accordées et atteindre les 750 000 rénovations énergétiques menées pour la seule année 2021. Une enveloppe globale qui grimperait selon les prévisions à 10 milliards d’euros de travaux de rénovation sur 12 mois. Considérable ! Zoom sur le dispositif, les tendances, le fonctionnement et mode d’emploi pour en bénéficier.
Les bons résultats de MaPrimeRénov’ booste la rénovation énergétique en France
Et la palme du dispositif le plus prisé de l’année est attribuée à MaPrimeRénov’ ! C’est une bonne nouvelle pour l’Anah, Agence Nationale de l’Habitat, qui est en charge de l’attribuer. L’Agence tablait en effet sur 500 000 primes accordées sur 12 mois, elles devraient être au nombre de 750 000 soit 750 000 rénovations énergétiques pour 2021.
L’on se demande aujourd’hui comment le dispositif a réussi à séduire à ce point les particuliers. La raison de ce succès est en apparence très simple. Tous les Français peuvent désormais plébisciter la prime pour leur rénovation énergétique à condition d’être propriétaires occupants de leur logement. Les propriétaires bailleurs depuis sont eux aussi entrés dans le mécanisme depuis le 1er juillet 2021. Les copropriétés peuvent également bénéficier d’une subvention MaPrimeRénov’ adaptée.
La très grande nouveauté du dispositif est sans conteste de permettre à tous les propriétaires de solliciter l’aide à la rénovation énergétique sans condition de ressources. Les revenus les plus faibles comme les plus élevés peuvent en profiter, avec un montant de prime évidemment calculé sur cette base.
Ce public éligible beaucoup plus large et les demandes croissantes ont conduit l’Anah à revoir son budget à la hausse. L’enveloppe initialement prévue de 1,7 milliard d’euros est pour cette année passée à 2,5 milliards d’euros, uniquement consacrés à MaPrimeRénov’.
Le gouvernement se félicite des bons résultats de MaPrimeRénov’
L’Anah n’est pas la seule à se dire satisfaite des excellents résultats du dispositif. Interrogée dans Le Parisien, la ministre déléguée en charge du Logement, Emmanuelle Wargon évoque un succès indéniable pour MaPrimeRénov’. Elle affiche en effet « 221 000 dossiers » déposés depuis le 1er janvier 2021 contre 200 000 sur la totalité de l’année 2020. « Nous devrions finir l’année avec 800.000 dossiers déposés, soit le double de l’objectif fixé », affirme encore Emmanuelle Wargon avec optimisme. Des chiffres encore plus élevés que ceux annoncés par l’Anah.
« MaPrimeRénov’ sera financée à hauteur des besoins », s’engage la ministre du Logement. Elle explique également que cette mesure « grand public du plan de relance ne sera pas la victime budgétaire de son propre succès ». S’il le faut, le gouvernement augmentera donc l’enveloppe dédiée au dispositif comme pour cette année 2021.
D’autant que les dossiers déposés sont pour la majorité acceptés. Plus précisément, se sont « plus des deux tiers qui ont été acceptés ». Et pour les autres ? « Le reste correspond à des dossiers en cours d’instruction ou à qui il manque des documents. 6 à 7% des dossiers sont refusés parce que les travaux demandés par les ménages ne sont pas éligibles » éclaire-t-elle.
Donnée intéressante, après l’élargissement du dispositif à tous les particuliers sans conditions de ressources, « 38% des dossiers déposés » en 2021 « l’ont été par des foyers très modestes et 21% par des foyers modestes contre 36% de familles intermédiaires et 5% aisées ».
Pour quel montant ? « En moyenne, les primes sont de 2715 euros et peuvent couvrir 90% des travaux pour les plus modestes ». Pour la ministre du Logement, « c’est la preuve par le réel que les familles les moins riches peuvent faire des travaux de rénovation ».
Les effets de la large diffusion de MaPrimeRénov’
Engouement pour le dispositif oui mais il reste à savoir si les retombées annoncées et espérées sont au rendez-vous. Dans la série de bonnes nouvelles, la réponse est là aussi un grand oui. L’Anah a pour l’heure dépensé 900 millions d’euros depuis le début de l’année, une somme qui a permis de réaliser non moins de 4,2 milliards de travaux.
Alors même si ce genre de prévisions reste incertain, l’on pourrait volontiers tabler sur une belle projection de 10 milliards d’euros de travaux de rénovation énergétique effectués en France d’ici à la fin 2021.
Autre légitime question, celle de certains professionnels qui s’interrogent sur la capacité de l’Anah à maintenir le cap et à tenir le rythme. Le directeur de l’Anah, Thierry Repentin, affirmait avec un optimisme sans faille « Les bénéficiaires, que nous nous efforçons de suivre, se disent déjà à 88% satisfaits de la qualité de service » pour La Tribune.
Pour le patron de l’Agence, l’avantage de MaPrimeRénov’ est d’être versée dans un délai de 11,5 jours en moyenne une fois les travaux achevés, soit quasiment simultanément. Un mécanisme bien rôdé qui permet le plus souvent aux particuliers de ne pas avancer les frais, contrairement aux pratiques de l’ancien dispositif dédié à la rénovation énergétique, le CITE ou Crédit d’Impôt de Transition Énergétique.
La seule ombre au tableau qui pourrait ralentir ce rythme montant reste la gestion administrative et informatique de l’octroi des subventions. La plateforme a en effet connu quelques dysfonctionnements à ses débuts mais aussi lors de l’entrée dans le dispositif des propriétaires bailleurs. Avec un trafic plus important annoncé, les demandes qui se multiplient pourraient là encore générer de nouveaux bugs. D’autant que dans les mois et années à venir, le succès de MaPrimeRénov’ devrait encore croître.
Pourquoi ? Souvenez-vous, les parlementaires ont voté il y a peu de temps une contrainte de taille pour les propriétaires bailleurs. Celles et ceux qui mettent en location un bien classé F ou G au DPE, Diagnostic de Performance Énergétique devront le retirer du marché locatif en 2028. Lorsque l’on sait que lesdites passoires thermiques sont plus de 1,7 million actuellement louées dans le secteur privé, l’on se doute que les particuliers bailleurs propriétaires de ces logements vont être nombreux à faire appel à MaPrimeRénov’ !
Mais selon Emmanuelle Wargon, les différents dysfonctionnements devraient être limités voire inexistants. Elle assure en effet que les équipes en charge de la gestion de MaPrimeRénov’ « ont été renforcées » afin de réduire drastiquement la proportion de « bugs » dans le traitement des dossier avant de conclure « Notre objectif est de passer en dessous des 3% [de bugs] ».
Qu’est-ce que MaPrimeRénov’ et comment en bénéficier ?
Face à ce succès, vous, propriétaire bailleur ou occupant, vous demandez peut-être comment vous pourriez profiter de ce sérieux coup de pouce pour la rénovation énergétique de votre logement. Voici les essentiels du dispositif à retenir.
MaPrimeRénov’ en quelques mots
Le dispositif est venu remplacer le CITE ou Crédit d’impôts pour la transition énergétique et les aides précédemment accordées par l’Anah « Habiter mieux agilité » depuis le 1er janvier 2020. Depuis le 1er octobre 2020 MaPrimeRénov’ a été renforcée par le biais de plusieurs bonifications comme le bonus de sortie de passoire thermique, le bonus de bâtiment basse consommation, le forfait de rénovation globale et le forfait assistance à la maîtrise d’ouvrage.
Qui peut bénéficier de MaPrimeRénov’ ?
Comme précédemment évoqué, tous les propriétaires occupants ou bailleurs ainsi que les copropriétés peuvent plébisciter le dispositif pour réaliser leurs travaux de rénovation énergétique. Une diffusion très large non soumise aux niveaux de ressources. En échange de l’octroi de MaPrimeRénov’, les propriétaires bailleurs prennent plusieurs engagements :
- Louer le logement en qualité de résidence principale pendant au moins 5 ans après le versement de la prime de l’Anah.
- Si une réévaluation du loyer s’impose, le propriétaire bailleur déduit le montant de la prime du montant total des travaux. Il en informe évidemment le locataire.
Quels travaux sont éligibles à MaPrimeRénov’ ?
Le dispositif de rénovation énergétique permet de financer une partie des travaux d’isolation, de ventilation, de chauffage ou encore d’audit énergétique. Le chantier peut porter sur une maison comme sur un appartement en copropriété. Mais attention, les travaux doivent impérativement être effectués par un ou plusieurs artisans RGE, Reconnus Garants pour l’Environnement.
Quel montant pour MaPrimeRénov’ ?
La somme accordée est forfaitaire. Elle est donc calculée selon les revenus du ménage et le gain écologique apporté par les travaux. En fonction de vos ressources, les particuliers sont classés dans un profil couleur à savoir MaPrimeRénov Bleu pour les ménages les plus modestes, MaPrimeRénov’ Jaune pour les ménages modestes, MaPrimeRénov’ Violet pour les ménages intermédiaires et MaPrimeRénov Rose pour les ménages les plus aisés.
Il existe également un cinquième niveau, à savoir MaPrimeRénov’ Copropriété qui, comme son nom l’indique, est dédié aux travaux initiés et réalisés dans le cadre de la copropriété.
Bon à savoir : le simulateur Simul'Aid€s est disponible sur le site faire.gouv.fr pour vous permettre de réaliser une première évaluation de l’aide et du montant auxquels vous pouvez prétendre.
Comment bénéficier de MaPrimeRénov’ ?
Pour profiter du dispositif, rien de plus simple. Il vous suffit d’en faire la demande sur le site maprimerenov.gouv.fr. Vous devez cependant vérifier que les travaux envisagés sont éligibles à MaPrimeRénov’ pour ne pas perdre de temps.
Bon à savoir : l’aide à la rénovation énergétique peut être couplée avec d’autres dispositifs tels que les Certificats d’économie d’énergie ou CEE, les aides des collectivités locales, les aides d’Action Logement et les travaux affichant un taux de TVA à 5,5%.
MaPrimeRénov’ peut-elle vous convaincre de réaliser vos travaux de rénovations énergétique cette année ?