Depuis des années, la Ville de Paris multiplie les initiatives pour tenter de réquisitionner des logements vacants. Aux mesures incitatives et fiscalement intéressantes succèdent les mesures punitives, sans grand succès, il faut le dire. Et les chiffres récemment publiés par l’Apur (Atelier Parisien d’Urbanisme) ne viennent pas démontrer le contraire. Selon l’Atelier, les quatre arrondissements centraux de Paris (1er, 2ème, 3ème et 4ème) comptent actuellement 26% de biens vides.
Des arrondissements dynamiques et historiques
Les données de l’Apur confirment ce que l’on savait déjà : « Les quatre premiers arrondissements de Paris ont une cohérence urbaine héritée de l’histoire de Paris et de son urbanisation, affirment les auteurs de cette étude. Ce sont des arrondissements au bâti ancien avec une forte valeur patrimoniale et une concentration de sites culturels et touristiques. » « Ces arrondissements se caractérisent aussi par une densité d’emplois élevée et une offre commerciale importante. Cet espace central est particulièrement bien desservi par les transports en commun. La concentration d’activités économiques, touristiques et commerciales induit néanmoins une forte pression sur l’espace public », peut-on encore lire.
Autre donnée intéressante, les 1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissements comptent une grande proportion de jeunes adultes affichant des revenus globalement aisés.
Beaucoup de logements vacants dans le centre de Paris…
Mais l’une des caractéristiques majeures de arrondissements centraux de Paris est également son taux élevé de logements inoccupés (logements vacants, résidences secondaires ou logements occasionnels).
Ce dernier atteint 26% selon l’étude récemment menée. « Considérés dans leur ensemble, les quatre arrondissements centraux comptent près de 20 300 logements inoccupés ce qui représente 26 % de l’ensemble des logements soit une proportion supérieure à la moyenne parisienne (15 %). Cette proportion a augmenté plus vite qu’à Paris dans son ensemble entre 2008 et 2013 (+ 1,3 point contre 0,6 point en moyenne). La proportion de logements inoccupés a fortement augmenté entre 2008 et 2013 dans le 2e arrondissement (+ 6 points) alors que dans les trois autres arrondissements centraux les évolutions ne dépassent pas les +/‐ 1 point », révèle l’enquête.
… et de personnes vivant seules
Des logements vacants oui, mais également des biens qui ne comptent qu’un seul habitant. Dans les quatre arrondissements précités, 57% des personnes vivent seules, soit 33 600 au total. À titre de comparaison, ce pourcentage est de 51% en moyenne à Paris, tout arrondissement confondu.
Mais comment expliquer cette caractéristique ? « Cette surreprésentation des ménages d’une personne s’explique notamment par la typologie du parc de logements des arrondissements centraux, principalement composé de petits logements » affirme l’Apur.
Au global, les 1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissements parisiens accueillent 4,5% des Parisiens (100 000 habitants environ) et représentent 6,4% de la superficie totale de la capitale. Ils sont donc les moins peuplés mais également les plus petits en termes de superficie.