Cette fois c’est officiel, les propriétaires qui mettent leur logement en location sur Airbnb auront l’obligation de s’enregistrer dès le mois de décembre 2017. Une action forte de la mairie de Paris qui tente de résorber le phénomène des locations de courte durée qui fait de l’ombre aux hôteliers depuis plusieurs années.
Paris met les locations Airbnb sous contrôle
Le but n’est pas de les interdire, mais bien de les réguler. La mairie de Paris tente en effet de trouver des solutions pour contrôler les locations de meublés touristiques par le biais de plateformes internet, dont la plus connue est évidemment Airbnb. Il faut dire que la capitale française, avec ses 65 000 logements affichés, est l’un des premiers marchés Airbnb de la planète.
La ville a donc voté le numéro d’enregistrement obligatoire et ce, dès le mois de décembre 2017. Tous les loueurs devront s’enregistrer sur une plateforme numérique pour avoir le droit de louer leur bien sur Airbnb ou autres sites de locations de courte durée.
Face à ce signal fort en faveur des hôteliers, Ian Brossat, adjoint PCF au logement de la maire Anne Hidalgo affirme « nous avançons sur le terrain de la régulation et c’est essentiel » dans une ville où ces locations sont « un phénomène galopant, on approche les 100.000 annonces toutes plateformes confondues. C'est considérable. »
La mesure a été votée à l’unanimité par le Conseil de Paris.
Pas plus de 120 jours par année
Avec ce décret « Airbnb », il ne sera plus possible de louer son logement plus de 120 jours par an s’il s’agit d’une résidence principale. La location de courte durée est désormais sous le sceau d’un amendement de la loi République numérique qui donne la possibilité aux villes de plus de 200 000 habitants mais aussi à celle de la petite couronne parisienne, d’adopter le numéro d’enregistrement obligatoire. Une manière de contrôler que la durée légale de location annuelle est respectée.
Dans Paris intra-muros, les propriétaires pourront librement s’enregistrer dès le 1er octobre 2017. Mais ce numéro deviendra obligatoire dès le 1er décembre.
Des mesures déjà en place à Paris
Le phénomène Airbnb a des conséquences pour le secteur hôtelier, mais pas que. La multiplication des locations courte durée crée une bulle spéculative dans la capitale et empêche certains quartiers de se développer.
C’est pourquoi, depuis quelques années, la Ville de Paris multiplie les mesures de ce genre. En 2016, 8 500 contrôles de logements Airbnb avaient été effectués dont 500 présentaient une présomption d’infraction. Depuis l’année dernière, 42 loueurs ont été jugés. À ce jour, 150 contentieux sont en cours d’instruction.
Enfin, en quatre ans, entre 2012 et 2016, Ian Brossat toujours affirme que « plus de 900 logements ont été régularisés par changements d'usage ou retours à l'habitation ».