Les récents chiffres publiés par l’Insee dans le cadre de son Enquête Logement sont édifiants : le phénomène du logement surpeuplé repart à la hausse en Ile-de-France. Aujourd’hui, un bien sur cinq accueille trop d’habitants, le double de la moyenne nationale selon les données l’institut présentées devant l’IAU cette semaine (Institut d’Aménagement et d’urbanisme).
Logement surpeuplé : des chiffres en hausse
Voilà 30 ans, depuis 1984, que le surpeuplement des logements était en baisse. Mais cette année, l’Insee révèle que la tendance s’inverse en Ile-de-France : les logements franciliens sont de plus en plus sur-occupés alors même que le parc est composé en grande majorité de studios et de T1. La progression est de 1,4 point et concerne 20% du parc en Ile-de-France, 27,1% dans Paris intra-muros et 9,5% au niveau national.
Le nombre de 1 sur 5 a été déterminé par l’Insee en prenant en compte les logements dans lesquels il manque au moins une pièce au regard de la taille du foyer.
Pourquoi le logement est surpeuplé en Ile-de-France ?
En analysant ces chiffres, la différence entre l’Ile-de-France et le reste du territoire saute aux yeux. Cet écart tient à une grande particularité du parc francilien : il recense 36% des logements de 25m² ou moins de tout le pays.
L’Insee révèle qu’en 2013, 586 000 personnes résidaient dans un logement « fortement surpeuplé », soit un bien dans lequel deux pièces ou plus font défaut. Ce « surpeuplement extrême » ne concerne que 2,7% de la totalité du parc régional. Mais le pourcentage reste largement supérieur à celui observé au niveau national (0,8%).
Cependant, 7 foyers sur 10 affirment être satisfaits de leur bien dans la région francilienne. Un quota en hausse depuis 25 ans. Mais les ménages qui louent leur logement, et qui ont un ou plusieurs enfants, expriment davantage leur mécontentement, mettant très souvent en cause le surpeuplement.
Qui sont les victimes du logement surpeuplé ?
Ce n’est malheureusement pas une très grande surprise, les ménages modestes à très modestes sont les plus impactés par ce phénomène. Ils vivent dans des biens de moyenne à mauvaise qualité. Parmi eux, on retrouve de nombreux couples avec plusieurs enfants et des familles monoparentales. L’âge des ménages oscille entre 30 et 50 ans, voire beaucoup moins.
Le rapport de l’Insee affirme que ces « situations d'inconfort et de surpeuplement renvoient plus largement à la question de l'offre de logements en direction des ménages à faibles ressources, contraints d'attendre des mois, voire des années un logement abordable et dimensionné à la taille de leur ménage » dans le parc social.
Et a contrario…
Quasiment un bien sur deux en Ile-de-France est sous-peuplé. Ce phénomène a tendance à s’amenuiser très lentement. En 2006, 51% des logements étaient sous-peuplés en Ile-de-France contre 48% en 2013.
Il faut savoir qu’un habitant en Ile-de-France dispose en moyenne de 32m². Ce chiffre grimpe à 39m² pour les propriétaires et descend à 25m² pour les locataires. Ce phénomène s’explique par l’âge des propriétaires. Leurs enfants sont souvent déjà partis du domicile familial, permettant aux propriétaires de profiter d’un espace plus grand.