La ville est-elle un territoire de tensions ou de symbioses ? Au fil des ans, alors que l’émergence d’un nouveau modèle est prégnante, celui de la Smart City, la cité se fait ou devrait-on dire se veut, plus intelligente. Mais de quelle intelligence parle-t-on ? Celle de l’économie ? Du développement ? De l’écomobilité et plus largement de la mobilité en milieu urbain ? Si l’on écoute celles et ceux qui pensent la ville, un savoureux cocktail de tous ces éléments. Partons d’un autre postulat, et si la ville était celle du vivant, celle qui n’imite plus mais se régénère. La ville vivante, l’avenir de nos villes, pourquoi pas…
Qu’est-ce qu’une ville vivante ?
Si l’on parle aujourd’hui de Smart City, de ville intelligente, on évoque moins la ville vivante. Alors que des projets et événements lui sont dédiés, elle mérite sa place dans la réflexion sur la ville de demain.
Définition de la ville vivante
Ce n’est pas un secret, les activités humaines et notamment la construction et la sur-densification des villes ont un impact négatif sur la planète, destructeur même. Avec des villes en croissance constante, il est urgent de penser et de développer un modèle différent, un modèle respectueux de toutes les dimensions du milieu urbain, à commencer par le vivant. La ville est un paradigme dans lequel certains affirment que des synergies environnementales, culturelles, sociales, biologiques, économiques, politiques et culturelles sont possibles voire indispensables.
Un mode de pensée qui amène une évidence : nous devons réfléchir en termes d’interaction et de coévolution et non pas d’exclusion. Voilà en quoi la ville de demain est vivante, elle n’a d’autres choix si elle veut perdurer, si nous voulons perdurer, que d’emprunter d’autres voies, celles du vivant qui fait cohabiter vitalités métaboliques et vitalités inclusives. On vous en dit plus sur des termes peu utilisés, mais qui le seront, nous l’espérons, davantage dans le futur.
Qu’est-ce que les vitalités métaboliques de la ville vivante ?
Derrière le terme de vitalités métaboliques, il est question d’identification et de négociation en vue de transformations intégrant les éléments naturels présents sur et dans le territoire ville. On pense notamment à l’eau, aux matières, à l’énergie, aux flux, tous ces éléments qui sont parties prenantes des cycles de vie et permettent la création de milieux de vie habitables et habités.
Ainsi, ces mêmes vitalités métaboliques nous amènent à une nécessaire réduction de notre empreinte environnementale et à une consommation plus raisonnée de nos ressources, quelles soient naturelles ou non.
Plus concrètement, la prise en compte de ces vitalités métaboliques entraîne l’optimisation du recyclage, des adaptations liées au changement climatique et l’intégration dans tous les processus de développement de la ville de la nature et de la biodiversité. La ville est vivante, impossible de l’oublier si nous souhaitons un modèle de ville viable dans le futur.
Qu’est-ce que les vitalités inclusives dans la ville vivante ?
Les vitalités inclusives prônent la justice territoriale. Il est évident que les zones urbaines sont en proie à de grandes inégalités, à des conflits, à des exclusions volontaires ou non, à des inaccessibilités pour certaines population ; face au logement par exemple. Alors les vitalités exclusives interviennent avec pour objectif de réduire ces inégalités, d’enrayer les ruptures sociales et de changer les politiques pour une ville plus juste, pour une ville vivante, pour une ville intelligente pour chacun. La ville ne doit pas fonctionner à plusieurs vitesses.
Prenons quelques exemples concrets mis en avant par la ville vivante : l’accessibilité aux infrastructures publiques, l’accès pour tous au logement, la convivialité, créer des milieux d’échanges en lieu et place de milieux d’exclusion et de ségrégation, créer des milieu favorisant la biodiversité… Autant de projets impliquant une changement dans les esprits, une prise en considération marquée de toutes les composantes de la ville.
Pour faire simple (le plus simple possible), les urgences des villes sont à la fois sociétales et environnementales. La création de nouvelles dynamiques urbaines est donc indispensable, de transformations reposant sur les vitalités métaboliques et sur les vitalités inclusives.
Petite histoire de la ville vivante
Dès le 19ème siècle, le vivant inspire très largement les urbanistes. Les villes sont alors conçues selon les modèles progressistes, directement pensées, organisées et découpées sur le schéma du corps humain, des fonctions humaines. Le milieu urbain est celui dans lequel se superposent des respirations, des poumons verts, des cellules, lieux d’habitations, des flux à l’image de la circulation sanguine… Une approche intéressante, passionnante de la ville vivante.
Vient ensuite la ville reposant davantage sur le modèle culturaliste. La ville plus organique se base sur la nature plus que sur le vivant humain. Parmi les différents défenseurs de ce modèle, on compte William Morris, relayé ensuite par Gaudi ou Otto Frei. Luc Schuiten est également un bon représentant de la bio-inspiration.
De transition en transition, ce modèle vivant s’est un peu perdu. L’idée aujourd’hui n’est pas de copier passivement le modèle humain ou naturel mais bien de faire avec le vivant pour construire la ville intelligente de demain.
Le rôle du vivant dans la ville vivante
La symbiose entre les êtres vivants, humains ou non est-elle possible ? Il semblerait que oui si nous revoyons les chemins empruntés par la ville intelligente. Et pourtant, cette notion, cette figure du vivant n’est pas une nouveauté dans le développement urbain comme dans le développement architecturale. Mais face aux enjeux, face au obligations de l’homme pour ne pas « abîmer » encore davantage ses lieux de vie, le vivant prend une dimension encore jamais vue. Il faut dire que les villes couvrent plus de 20% de la surface de notre planète, la suburbanisation nous guette plus que jamais… Et donnée importante, ces 20% de cités urbaines comptent plus de la moitié de la population mondiale. Considérable !
La ville intelligente et la ville collaborative, deux modèles de villes vivantes
La première ville vivante est sans doute la Smart City même si le modèle n’est pas encore abouti, pas suffisamment en tous cas pour qu’il soit viable sur le très long terme. La collecte de données représente ainsi le pouls de la ville. Il s’agit ensuite d’analyser et de valoriser tout ce qui est produit et capté via l’activité humaine. Ces donnés seraient la clé pour gérer et optimiser le fonctionnement de la Smart City.
Autre modèle, celui de la ville collaborative. Du côté de ce dernier, la ville est considérée comme un véritable territoire d’épanouissement collectif et individuel au niveau social comme au niveau humain. L’envie est ici de créer une ville intelligente plus résiliente et plus ouverte.
Alors que la ville intelligente et la ville collaborative affichent des divergences majeures, elles ont toutes deux la volonté de faire appel à une massive mobilisation des énergies humaines pour faire fonctionner le territoire urbain.
Notre tour d’horizon des modèles urbains ne serait pas complet sans évoquer la ville régénérative. Cette autre orientation prend en compte le vivant non humain pour concevoir la ville. On assiste ainsi à l’émergence du métabolisme urbain, de la biodiversité urbaine ou encore de l’écologie urbaine et du biomimétisme territorial. Cette logique veut passer d’une logique de prédation à celle du soin et de la réparation du vivant dans son ensemble. La ville régénérative à la capacité de produire à la fois de la biodiversité, de la nourriture et de l’énergie, mais ce n’est pas tout. Le recyclage des déchets, la purification de l’eau et de l’air ainsi que la possibilité de stocker le carbone sont également des enjeux indissociables de la ville régénérative, plus vivante que jamais donc.
Petit traité pour rendre la ville intelligente plus attractive
Si la notion de ville vivante peut encore être floue, difficile à saisir, il est une logique que nous comprendrons aisément : rendre la Smart City plus attractive. Et ce n’est pas si difficile…Quelles sont, selon le philosophe et écrivain Alain de Botton, les six critères qui rendent la ville plus attractive ?
- L’ordre et la diversité rendent la ville attractive. Le territoire urbain est ainsi un lieu ordonné mais qui sait prendre les chemins de travers de sa ligne directrice lorsque cela est nécessaire.
- La ville vivante est pour le philosophe celle qui propose des lieux de vie communs comme des commerces, des cafés, des restaurants… La ville attractive respire et vit au gré des événements et des saisons.
- Proche mais éloigné, tel est le leitmotiv de la ville attractive. Les citadins ont le choix de se rencontrer dans des lieux pensés à cet effet comme des espaces verts ou des places publiques mais ils ont aussi la possibilité d’évoluer au sein de leur quartier sans se sentir oppressés, sans observer une proximité mal vécue.
- La ville attractive est une ville dans laquelle règne le bien-être : des larges avenues pour se déplacer rapidement mais également des quartiers à taille humaine qui invitent à flâner et à prendre le temps de cheminer. Les voies y sont plus étroites, plus intimistes, moins impersonnelles.
- Ce qui nous amène à considérer la ville attractive comme une ville à échelle humaine. Les gratte-ciel n’ont plus la cote pour les habitations mais ils sont encore prisés pour y créer des espaces communs comme des musées ou des écoles.
- Une identité propre, voilà ce que doit posséder la ville attractive. Un peu de charme et de différence, les citadins veulent être étonnés par leur cité.
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Sources : Europanfrance.org