Le saviez-vous ? Depuis 2008, le nombre d’habitants en ville est plus important que le nombre d’habitants en milieu rural. Les prévisions donnent deux tiers de citadins d’ici à 2030. La question se pose donc : comment nourrir au mieux cette population urbaine tout en limitant l’impact de la consommation sur l’environnement ? Pourrions-nous tous devenir locavores ?
Les locavores entrent en action
Avez-vous déjà entendu parler des locavores ? Ces consommateurs qui privilégient les produits de saison cultivés près de chez eux. Pour se nourrir, ils se rendent à la ferme ou directement dans la serre du quartier.
Cette tendance est apparue en même temps que grandissait notre prise de conscience : plus nous consommons près de chez nous, plus nous réduisons l’impact écologique de l’agriculture. En effet, les produits n’ont plus besoin d’être transportés. L’avantage est également de pouvoir nourrir une population urbaine toujours plus nombreuse.
Des jardins au cœur du béton
Pour répondre à la demande des locavores et convertir d’autres citadins, les jardins en ville se multiplient, entre les immeubles, sur les toits, dans les cours… Progressivement, on assiste à la naissance de petits potagers et de grandes fermes verticales.
Pour remonter un peu dans le temps, il faut savoir que les premiers jardins familiaux sont apparus en ville dans les années 1896 sous l’impulsion de l’abbé Lemire. Ils se sont considérablement multipliés avec 1 200 hectares de ce type d’espaces présents en Ile-de-France.
Plus tard sont apparus les jardins partagés, tout droit importés des USA dans les années 90. La France en compte actuellement 500 répartis sur son territoire. Ils peuvent apparaître n’importe où en ville et sont entretenus et cultivés par les habitants du quartier. Légumes, fruits, herbes aromatiques… sont partagés une fois arrivés à maturité.
Quelques exemples qui séduiront les locavores
Des jardins suspendus, partagés, verticaux, sont recensés un peu partout en France. Mais certains sont plus spectaculaires, car plus étendus, que d’autres. C’est le cas de celui des chercheurs d’AgroParistech. Dans le 5ème arrondissement de Paris, un jardin de 200m² s’est imposé sur les toits. Au-dessus du gymnase des Vignoles dans le 20ème, 800m² de fruits et légumes sont actuellement cultivés.
Et certains chercheurs voient beaucoup plus grand. C’est le cas de Dickson Despommiers qui affirme qu’un immeuble de 30 étages pourrait nourrir 10 000 personnes grâce au vertical farming (ferme verticale), technique née en 2010 aux USA et adoptée au Japon et à Singapour. Ce mode de production est dit hors-sol, donc plus besoin de terre ; et les rendements sont incroyables ! Son désavantage reste que la lumière artificielle ne permet pas de produire des fruits et légumes aussi goûteux que ceux plantés en pleine terre.
Pour l’heure, les fermes verticales ne sont pas encore arrivées en France. Mais la Suède test le concept sur un immeuble de 17 étages de la ville de Linköping. Paris devrait suivre l’exemple très prochainement…