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Précarité énergétique : 1 Français sur 5 a froid

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Même lorsque l’on est bien au chaud, la précarité énergétique est un terme qui nous fait froid dans le dos. Et pour ceux qui la vivent au quotidien, cette période de grand froid est une véritable torture. Aujourd’hui, un Français sur cinq n’aurait pas un accès adéquat aux sources d’énergie…

Qu’est-ce que la précarité énergétique ?


Être confronté à une situation de précarité énergétique ne signifie pas nécessairement vivre dehors, loin de là. À partir du moment où l’on ressent les effets du froid chez soi, où l’on doit calfeutrer portes et fenêtres, dormir avec un manteau ou encore payer des factures d’énergie astronomiques, la précarité énergétique n’est pas loin. Une situation qui touche de nombreux Français, à un degré plus ou moins élevé.

Comment mesurer la précarité énergétique ?


Sous l’impulsion de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, un ONPE (Observatoire national de la précarité énergétique) a vu le jour. Il permet donc d’appréhender et de mesurer les situations de précarité énergétique selon différents critères :


• Des factures d’énergie trop importantes (+ de 10% des revenus dépensés pour payer les factures d’énergie).
• Un reste à vivre inférieur à 60% de la médiane une fois les dépenses liées au logement assumées.
• Une sensation d’inconfort lors des périodes les plus froides de l’année.

Qui est concerné par la précarité énergétique ?


Les derniers chiffres de l’ONPE publiées sur le base de l’enquête logement de l’Insee en 2013 dévoilent que :


• 5,5 millions de Français payent des factures énergétiques trop importantes. Parmi cette population, on retrouve une majorité de familles monoparentales, de locataires, de ménages à faibles revenus et de personnes vivant dans des bâtiments construits avant 1975.
• 8,5 millions de Français ont un reste à vivre inférieur à 60% de la médiane. Parmi eux, trois quarts sont locataires, vivent seuls ou sont très jeunes.
• 4 millions de Français ont froid dans leur logement. Parmi eux, quatre sur cinq sont locataires avec une surreprésentation des familles monoparentales et des locataires vivant dans un appartement chauffé par le biais d’une ancienne chaudière collective.
• 577 000 foyers ont été victimes d’une coupure d’électricité et/ou de gaz en 2015 suite à des factures impayées selon le dernier rapport du médiateur de l’énergie.

Les conséquences de la précarité énergétique


La Fondation Abbé Pierre dénonce dans son rapport annuel les conséquences directes de la précarité énergétique sur les victimes. Payer des factures très élevées appelle une réduction des autres dépenses, celles liées à l’alimentation notamment. Un logement qui n’est pas suffisamment chauffé a un impact direct sur la santé des locataires. En effet, les ménages victimes de précarité énergétique ont tendance à installer des dispositifs d’appoint pour se chauffer comme un brasero ou un poêle à pétrole. Cette pratique engendre chaque année la mort par intoxication de 4000 personnes.


Enfin, une enquête menée au Royaume-Uni par l’organisation non gouvernementale Save The Children a révélé que la précarité énergétique était en cause dans de nombreux comportements à risque comme la consommation d’alcool chez les adolescents. Cette même étude évoquait une donnée surprenante : investir 1 livre pour rénover les bâtiments permettrait à la Sécurité sociale une économie de 42 pence…

Des actions encore insuffisantes


Évidemment, les autorités ne peuvent rester de marbre face à ces constats. Certaines mesures de lutte contre la précarité énergétique sont donc mises en place. On pense notamment aux tarifs sociaux de l’énergie, à l’aide au paiement des factures par le biais du Fonds de solidarité pour le logement, à la trêve hivernale des coupures d’énergie du 1er novembre au 31 mars, au chèque énergie…


Mais la meilleure des solutions reste l’isolation. Une vaste opération de rénovation des bâtiments anciens, véritables passoires énergétiques est nécessaire. En ce sens, la loi de transition énergétique donne un objectif de 500 000 logements rénovés annuellement à compter de 2017. L’ANAH (Agence nationale de l’habitat) propose également le programme « Habiter mieux » pour aider les ménages à financer leurs travaux de rénovation.


La prise de conscience semble donc être en marche pour tenter d’enrayer la précarité énergétique en France. Mais le chemin sera encore long avant que les Français n’aient plus froid.

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