Samedi 1 octobre en soirée, le premier musée street art de France a accueilli ses premiers visiteurs. C’est au cœur du 17ème arrondissement de Paris qu’a ouvert ce lieu de culture pas comme les autres. Street art, musée, si l’on pourrait penser que les deux sont incompatibles, une seule visite suffit pour changer d’avis. Entre les murs et dans la cour, le street art est partout, instaurant ses propres codes et conventions.
À la découverte du street art entre les murs
L’édition 2016 de la nuit blanche parisienne a donc été l’occasion de découvrir les rangées d’ordinateur revisitées de l’école d’informatique 42 fondée par Xavier Niel, vice-président de la maison mère de Free. Ici, l’on chemine entre les machines sur plus de 4 000m², découvrant avec ravissement, étonnement et questionnement les œuvres des plus grands artistes urbains de la planète. On passe de Bansky à Shepard Fairey (Obey), sans oublier Invader et Madame, l’une des rares artistes féminines du milieu.
Cinquante artistes sont réunis pour le plus grand plaisir des sens. C’est « l’aboutissement de dix ans d’investissement militant » pour révéler cet atelier explique le fondateur de l’association Artistik Rezo et directeur de l’école Icart, Nicolas Laugero Lasserre. Il a lui-même fourni au musée street art, 150 des œuvres de sa propre collection.
Les techniques du street art mises en lumière
Le street art est trop souvent réduit à la seule « bombe de peinture ». On apprend ici que cet art pas comme les autres, utilise une diversité de techniques incroyable. Pochoir, gravure, sculpture, peinture, collage, la création n’a de limite que l’imagination des artistes.
Les œuvres sont drôles, grinçantes, à l’image de ce distributeur de préservatifs sous lequel on peut lire « Welcome to New York » après avoir observé un pochoir de DSK. Et que penser de M.Propre qui urine sur un mur rempli de graffitis ?
Casser les codes
« Aujourd’hui, nul besoin […] de faire de la lèche aux galeries et leurs nuées de prétentieux […]. Tout ce qu’il vous faut, c’est quelques idées et une connexion à haut débit. Pour la première fois, le monde bourgeois de l’art appartient au peuple » a affirmé Bansky ; c’est la raison d’être d’Art 42, ce musée d’art street qui mêle art urbain et numérique.
En menant son projet, Nicolas Laugero Lasserre a souhaité créer un pont entre deux mondes que tout semblait opposer : la rue et le musée. « L'art urbain véhicule un message universel qui nous entraîne souvent vers une remise en question de la société et des valeurs essentielles pour l'humanité. Depuis déjà quelques dizaines d'années, l'art urbain s'est déjà approprié le plus grand musée du monde: la rue. On constate ainsi que l'art n'émerge pas seulement par le haut de la société mais aussi par le bas. Le projet art 42 affiche la volonté d'ouvrir à tous publics cet art qui ne connaît pas encore d'exposition permanente en France, et ainsi lui permettre une meilleure visibilité » explique Nicolas Laugero Lasserre.
Visiter Art 42
Pour découvrir ce lieu hors du commun, rendez-vous à l’École 42, 96, boulevard Bessières 75017. Le musée de street art ouvre ses portes le mardi de 19h à 21h et le samedi de 11h à 15h. Entrée gratuite pour tous.