Pourquoi les gratte-ciel sont énergivores ?
Dans les grands buildings, les postes de dépenses énergétiques sont nombreux. Le premier ? Les façades souvent de verre vêtues qui captent le soleil et amènent de grandes déperditions de chaleur. En hiver, le chauffage est donc grandement nécessaire quand la climatisation souffle tout l'été pour rendre l'air respirable derrière les parois vitrées.
Autre poste de dépense : les ascenseurs. Leur fonctionnement toute la journée conduit à faire grimper la note énergétique. Mais les gratte-ciel énergivores ne sont plus à la mode !
Dans le monde entier, les architectes ont conçu des bâtiments toujours plus grands mais toujours plus énergétiquement performants. De Dubaï à Londres en passant par la Chine, les gratte-ciel consomment de moins en moins d'énergie. Et pour transformer des bâtiments énergivores existants en modèle écologique et économique, ce n'est pas une mince affaire. De telles transformations appellent travaux et budgets conséquents.
Une loi contre les gratte-ciel énergivores à New York
C'est ici qu'intervient la loi "Climate Mobilization Act" adoptée fin avril 2019 par la ville. New York s'est en effet plus largement engagé à réduire ses émissions de 80% à l'horizon 2050. 80% ! Un pourcentage important qui, pour être atteint, nécessite la mise en œuvre de mesures de très grande ampleur.
Parmi ces dernières, l'obligation faite aux gratte-ciel énergivores de plus de 2 300m² de réduire leurs émissions de 40% à l'horizon 2030 en prenant comme référence leur consommation de 2005. Une mesure qui concerne non moins de 50 000 bâtiments new-yorkais.
Il s'agit là d'une action "révolutionnaire" à en croire la directrice du programme de développement durable de l'université de Columbia, Nilda Mesa. "Elle va avoir de nombreux effets positifs, comme créer un marché et une demande pour les technologies d'efficacité énergétique" dans d'autres villes du globe au modèle et au climat similaires.
Entre détracteurs et facilitateurs pour lutter contre les gratte-ciel énergivores
Comme toute loi d'envergure, le "Climate Mobilization Act" a essuyé d'importantes critiques, principalement formulées par le secteur immobilier. Si les réactions sont vives, c'est avant tout en raison des 4 milliards de dollars de travaux estimés pour la mise en œuvre de la mesure.
D'autres acteurs majeurs adoptent eux le rôle de facilitateur et font figure de bons élèves. C'est le cas de l'Empire State Building qui œuvre depuis 2009 pour sa rénovation. Un budget de 550 millions de dollars est prévu pour la mener à terme. Des travaux qui ont d'ores et déjà permis de réduire de 40% la consommation énergétique globale du bâtiment selon Anthony Malkin, président de l'Empire State Realty Trust, propriétaire du bâtiment.
Mais comment le gratte-ciel énergivore est en passe de devenir un immeuble écologique ? Ces dernières années, 67 ascenseurs ont été changés ou améliorés, 6 500 nouvelles fenêtres ont été installées et l'isolation thermique du bâtiment a été revue intégralement. La domotique a aussi son rôle à jouer avec l'installation d'un système de gestion d'énergie intelligent qui permet d'optimiser les besoins.
La plus grande difficulté restera de rendre conformes les gratte-ciel énergivores aux façades de verre. Nombreux dans la ville, le plus emblématique est la Trump Tower, construction la plus énergivore de New York. Si Donald Trump ne se plie pas à la loi, Bill de Blasio, maire démocrate de la ville, affirme qu'il prendre des sanctions exemplaires : 500 000 dollars d'amendes chaque année.
Affaire à suivre…
Que pensez-vous de cette nouvelle loi contre les gratte-ciel énergivores ? Sa mise en œuvre vous semble-t-elle possible ?