Si les villes ne sont pas encore un modèle de développement durable (mais elles s'y emploient) , les architectes conscients de l’impact de la construction sur l’environnement, commencent à penser des gratte-ciel écologiques. Comment ? Où ? Partons aux quatre coins du monde pour découvrir des réalisations écologiques dans l’air du temps.
Des exemples vertueux de gratte-ciel modernes et écologiques
N°4 : la Tour Hearst
New-York, ville de gratte-ciel et du grandiose, affiche sa volonté de respecter l’environnement. Pour la première fois, l’architecte Norman Foster a imaginé un gratte-ciel écologique : la Tour Hearst. Utilisation de la lumière naturelle et de la chaleur du soleil, isolation optimale, récupérateur d’eau… la construction a même été labellisée LEED (leadership in Energy and Environmental Design)
Il s’agit là de la première construction écologique de la Grosse Pomme.
Pour aller plus loin : New York : la fin des gratte-ciel énergivores
N°3 : le building Carpe Diem
Autre construction LEED, le building Carpe Diem situé au cœur de la Défense à Paris. Au total, le gratte-ciel réunit 47 000m² de bureaux sur 166 mètres de hauteur et accueillera à terme 3 000 personnes. Menée par l’architecte Robert Arthur Morton Stern, la construction de ce bâtiment modèle aura nécessité quatre années (2010-2013).
N°2 : la Pearl River Tower de Guangzhou
À la seconde place des gratte-ciel les plus écologiques du monde, se trouve la Pearl River Tower de Guangzhou. Pour l’admirer, direction la Chine. Édifiée par les architectes Skidmore, Owings et Merrill, cette tour à énergie positive consomme moins d’énergie qu’elle n’en produit. Les 200 000m² de superficie et les 310 mètres de hauteur du bâtiment sont alimentés par une façade photovoltaïque et des éoliennes.
N°1 : la tour rotative de Dubaï
Enfin, la tour rotative de Dubaï est considérée comme le gratte-ciel le plus écologique au monde. Recouverte de plaques photovoltaïques et d’éoliennes, elle se suffit également en énergie. La Dynamic Tower est l’œuvre de l’architecte David Fisher qui a imaginé un édifice capable de tourner sur lui-même pour suivre et capter le soleil. Cet astucieux système permet de produire suffisamment d’énergie pour alimenter la tour en énergie mais également les cinq autres bâtiments à proximité.
Si ces réalisations écologiques et architecturales sont encore rares et spectaculaires aujourd’hui, il y a fort à parier que les années à venir amèneront d’autres projets de ce genre. À l’heure où les préoccupations environnementales sont fortes, acteurs de la construction comme architectes n’ont d’autres choix que de suivre la mouvance.
Pour aller plus loin : pourquoi (ne pas) faire des gratte-ciel ?
Pourquoi il n'y a pas autant de gratte-ciel en France que dans d'autres pays ?
La France compte peu de gratte-ciel, tout comme les pays d'Europe plus généralement, car les villes françaises sont des villes anciennes. Les édifices y ont été construits alors que les gratte-ciel n'existaient pas encore, tout simplement.
Certains ont pris leur place au fil du temps, infiniment moins que dans les villes nord-américaines cependant.
Il faut dire que la réglementation des immeubles de grande hauteur (IGH) en France est très stricte pour différentes raisons : la sécurité des habitants, du voisinage, la prévention des risques contre les incendies, contre les mouvements de panique... Il faut également savoir que les IGH sont classifiés en fonction de leur destination et de leur usage. Les règles inhérentes à la réglementation en vigueur peuvent ainsi varier selon la classification.
Bon à savoir : est considéré comme un IGH un bâtiment de 28 mètres ou plus, 50 mètres pour les constructions à usage d'habitation.
Pourquoi Paris veut abandonner les gratte-ciel ?
Alors que la capitale française compte quelques immeubles imposants dans sa skyline, les gratte-ciel ne semblent plus vraiment avoir d'avenir à Paris. Les dirigeants souhaitent en effet éviter les constructions toujours plus hautes, présentées comme un non-sens écologique.
La densification verticale a pris de plus en plus de place ces dernières années dans une ville renommée pour son architecture remarquable et pour ses immeubles haussmanniens, Paris n'a résolument jamais souhaité rivaliser avec les grandes villes nord-américaines et les tendances ne semblent pas vouloir changer. Preuve en est, la Tour Triangle et ses 44 étages est le dernier gratte-ciel autorisé dans Paris intramuros.
Certains politiques et écologistes ont milité ces dernières années en faveur d'immeubles ne dépassant pas les 37 mètres, soit une dizaine d'étages seulement. Nous sommes loin des 44 étages précités. Les décideurs y sont sensibles. La preuve ? Cette limite de hauteur a été inscrite dans le prochain projet de loi d'urbanisme de Paris.
Quelle est la durée de vie d'un gratte-ciel écologique, du projet au fonctionnement ?
S'il n'y a pas de réponse moyenne à la question de la durée de vie des gratte-ciel, il est rare de voir de telles constructions démolies, si ce n'est pour construire un bâtiment plus haut encore. Ainsi, pour donner un ordre d'idée chiffré, un gratte-ciel "vit" au moins 100 ans voire bien davantage.
Pourquoi les écologistes s'insurgent contre les gratte-ciel ?
Si les raisons de s'opposer aux gratte-ciel ont dans un premier temps été esthétiques principalement, la donne a changé. Aux préoccupations esthétiques se sont ajoutées des préoccupations écologiques.
Pour les détracteurs des gratte-ciel, toutes les étapes de vie de ce type de bâtiment nécessite une très (trop) importante consommation énergétique. Dans sa construction, son isolation, les matériaux utilisés, les usages une fois le bâti construit... tout est énergivore.
Une certitude : qu'importe leur hauteur, les programmes immobiliers neufs en France doivent impérativement respecter les dernières normes de construction en vigueur, RE 2020 (Réglementation Environnementale 2020) en tête.