Le Brexit inquiète les Français qui travaillent au Royaume-Uni
C’est le premier effet majeur du Brexit. S’il est jusqu’au 29 mars 2019 très facile pour un Français de travailler au Royaume-Uni, il le sera sans doute beaucoup moins passé cette date. On estime le nombre de Français travaillant aujourd'hui de l'autre côté de la Manche à environ 300 000. Londres concentre une grande partie de ces derniers avec 200 000 travailleurs estimés.
Nombreux sont aujourd'hui ceux qui délaissent la City, cherchant à se rapprocher de leur terre natale, du quartier d'affaires de la Défense et à fuir les incertitudes. Au cours du dernier trimestre 2018, les annonces immobilières parisiennes ont été beaucoup plus consultées qu’à l’accoutumée depuis le Royaume-Uni, avec une hausse enregistrée de 75% !
Mais les Français ne sont pas les seuls à s’inquiéter du Brexit. Un grand nombre d'Européens et même des Britanniques, investissent progressivement dans la capitale française. En effet, les Européens ont des préoccupations identiques à celles des Français de Londres face au Brexit. Ils décident donc d'ores et déjà de miser sur la Défense ou sur d’autres places fortes européennes. Les Anglais eux-mêmes s’inquiètent de ne plus pouvoir investir en France après le Brexit et anticipent donc leurs projets immobiliers en amont.
L’immobilier à Paris de luxe boosté par le Brexit
Le m² londonien est en moyenne deux fois plus élevé que le m² parisien. Les acheteurs n’ont donc pas les mêmes budgets d’une part et la même vision de l’immobilier d’autre part. Par répercussion du Brexit, le marché immobilier à Paris de luxe se porte bien, très bien même suite à une demande importante. Selon Barnes (réseau d’agences immobilières de luxe) une grande partie des transactions immobilières réalisées dans les luxueux quartiers parisiens sont à destination des Français ou des Européens en provenance de Londres.
Pour les 8ème, 16ème et 17ème arrondissements de Paris par exemple, 8 à 12% des ventes à la fin novembre 2018 ont été effectuées à des acheteurs venus de Londres. Un record a même été observé dans le quartier du Marais qui propose des biens de luxe à plus de 25 000€ par mètre carré. Selon Barnes toujours, dans le Marais, un quart des acquéreurs venaient de Londres fin 2018.
À l’heure où vous lisez ces lignes, le risque d’un « no deal » est de plus en plus fort en Europe et au Royaume Uni. Si les habitants Outre-manche s’y préparent en stockant d'importante quantité de nourriture importée, les Européens résidant à Londres doivent également prendre leurs précautions pour ne pas se retrouver dans l'impossibilité de travailler du jour au lendemain. Ces périodes d’incertitudes sont bien souvent à double tranchant : soit elles génèrent une forte hausse des prix, soit une forte baisse. L’immobilier à Paris a choisi son camp, avec une hausse conséquente du nombre de transactions aux ex-Londoniens et donc une forte hausse !