Le marché immobilier à Lille s’essaye à une expérimentation : rendre la propriété accessible aux classes moyennes en achetant un logement sans payer le terrain. Résultat ? Un prix au m² bien moins élevé. Les ménages seront ainsi propriétaires de leurs murs tout en payant un loyer très modeste pour l’emplacement.
Le marché immobilier à Lille veut lutter contre la spéculation
Cette semaine, la mairie de Lille a présenté l’OFS ou Organisme foncier solidaire. L’entité a pour objectif d’encourager et de faciliter l’accession à la propriétaire de tous, classes moyennes et populaires en premier lieu, grâce à un dispositif innovant. La mairie espère également par ce biais, lutter contre la spéculation.
Le principe est simple : les acheteurs acquièrent leur logement mais pas le terrain : « mais le sol restera la propriété d’un organisme à but non lucratif (l’OFS) » a expliqué la députée socialiste du Nord, Audrey Linkenheld. Elle est également en charge du plan lillois de l’habitat.
Le principe de dissociation
Lille fait donc figure de pionnière puisque, pour la première fois, elle appliquera le principe de dissociation du bâti et de la propriété du foncier. L’expérimentation commencera dès le mois de mars 2017. 13 logements neufs seront disponibles à la vente selon ce principe. L’emménagement des propriétaires est prévu pour 2020.
Concrètement, le prix au m² sera au maximum de 2 100 euros (contre 2 500 -3 000 euros le m² sur le marché lillois). Pour en profiter, les futurs acquéreurs devront présenter des ressources inférieures ou égales à 44 000 euros par année.
Ce modèle est adopté depuis très longtemps en Suisse et en Belgique (où l’on parle de droit de superficie), ainsi qu’en Grande-Bretagne (où l’on parle de leasehold). La France est elle aussi en pleine réflexion sur son adoption ou non. Le coût du foncier est en effet un frein à l’accession à la propriété dans de nombreuses villes de l’hexagone.
Payer un loyer pour son terrain
Propriétaires des murs, les Lillois devront, en supplément, s’acquitter d’une redevance. Il s’agit d’un loyer du sol payé à l’OSF composé de la Ville de Lille, la Fédération des promoteurs immobiliers, la Fondation de Lille et la MEL (Métropole européenne de Lille). Mais le montant reste dérisoire : un euro par m², soit 50 euros pour un appartement de 50m².
Attention à la revente
Lorsque les propriétaires souhaiteront revendre leur logement, ils ne pourront le faire que sous conditions. Le futur acquéreur devra en effet, lui-aussi, respecter les critères de ressources fixés. L’idée est que le bien soit en permanence « occupé par des gens d’une certaine catégorie sociale et en particulier cette classe moyenne », a affirmé Audrey Linkenheld.
Affaire à suivre…