Il y a des dizaines d'années, pour pallier l'absence d'arbres dédiés à la construction en Islande, les habitants ont décidé d'utiliser la tourbe. Partout dans le pays, les maisons en tourbe sont sorties de terre, plébiscitées pour ce matériau simple d’utilisation et abordable. Mais aujourd’hui, elles ont presque toutes disparues et leurs habitants se battent pour les sauver. Zoom sur une tradition architecturale.
L’histoire des maisons en tourbe islandaises
Parce que les habitants ne pouvaient utiliser le bois pour construire leurs édifices, ils se sont tournés vers la tourbe depuis des décennies. Ce matériau les a rapidement séduits pour sa robustesse, pour sa capacité à les isoler du froid mais également pour son prix accessible.
Mais la tourbe qu’est-ce que c’est ? Un matériau directement récolté dans les marais qui est ensuite collé sur les murs des maisons en d’épaisses bandes. Les fondations des maisons en tourbe sont généralement réalisées en pierre. Pour Eyjolfur Eyjolfsson « il n’y a pas deux maisons identiques » tant la tourbe donne de possibilités.
En 1910, plus de 50% des Islandais vivaient dans une maison en tourbe. Aujourd’hui, elles ne sont plus qu’une poignée.
Où se trouvent les maisons en tourbe en Islande ?
Elles ne sont plus que quelques-unes à tenir debout : les curieux trouveront les maisons en tourbe islandaises non loin du volcan Hekla dans le sud du pays mais aussi dans la vallée de Thjorsardalur à Burfell. A deux pas des hauts-plateaux, ces bâtiments traditionnels sont édifiés depuis le IXème siècle selon la tradition Vikings. Ils sont devenus une spécificité de l’île, véritable tendance architecturale unique.
A Burfell toujours, des reconstitutions des bâtiments en tourbe ont vu le jour au XIXème siècle dans le plus grand respect de cette tradition. La ferme et la chapelle de la localité se visitent comme de véritables musées. Quatre maisons en tourbe typiques peuvent également être arpentées dans ce lieu où « la nature fait partie de la maison ».
La nécessaire reconstruction des maisons en tourbe
Si ce matériau était prisé pour la construction, la tourbe a cependant un inconvénient majeur : elle n’est pas résistante dans le temps. Alors que le climat islandais met à mal les édifices, les habitants sont obligés depuis toujours de reconstruire en partie leur logement tous les 20 ans en moyenne.
Ils se sont donc lassés, laissant souvent à l’abandon ces habitats de tradition. En 1910, les maisons en tourbe étaient encore 5 500 dans le pays. Elles étaient 249 en 1960 et seulement quelques dizaines aujourd’hui. Et les édifices restants sont devenus des musées et des curiosités patrimoniales inscrits sur la liste indicative de l’UNESCO (avant l’inscription au Patrimoine mondiale de l’UNESCO ?) pour 14 d’entre eux : « parce que nous essayons de les garder aussi authentiques que possible, nous voulons le faire à l'ancienne et donc cela prend beaucoup de temps », indique Olivera Ilic, cheffe de projet chez Landsvirkjun et passionnée par la tradition Vikings.
Quelques artisans sont encore capables de restaurer ces bâtiments en respectant la tradition. Espérons qu’ils lèguent leur savoir-faire avant de délaisser leur trousse à outils.
Source image : reiki-formation.ch/paysages-islande.html