Le ministre de la Transition écologique va-t-il trop loin ? Pour atteindre son objectif de « 500 000 logements rénovés par an », Nicolas Hulot propose aujourd’hui de mettre un bonus-malus en place pour lutter contre les « 150 000 passoires thermiques » recensées sur le territoire français. Dans une interview donnée aux Echos, le ministre accompagné de Jacques Mézard affirme faire de la réduction des factures d’énergie l’un de ses « premières priorités ».
Les passoires thermiques dans le viseur du gouvernement
Et pour réduire les factures énergétiques, l’isolation des passoires thermiques est nécessaire. C’est pourquoi, Nicolas Hulot souhaite mettre en place un dispositif de bonus-malus. Ce dernier serait basé sur les performances énergétiques réelles de chaque logement. « J’ai longtemps été convaincu que changer ses portes et fenêtres était un geste vertueux, mais en réalité isoler ses combles ou ses murs est encore plus efficace », affirme le ministre de la Transition écologique, qui parle d’« une modulation des taxes foncières ou des droits de mutation en fonction du diagnostic de performance énergétique des logements ». L’objectif comme précédemment expliqué est de rénover « 500 000 logements par an dont 100 000 logements sociaux » et de venir à bout des 150 000 passoires thermiques décomptées dans l’hexagone.
Un geste à destination des particuliers
Nicolas Hulot affirme également que les ménages français les plus modestes se verront octroyer le chèque énergie de 150 euros qui sera même « généralisé en 2018 ». 4 millions de ménages en profiteront de manière automatique.
De plus « les propriétaires privés bénéficieront des subventions de l'agence nationale de l'habitat (Anah) ainsi que du crédit d'impôt transition énergétique, CITE, qui sera transformé en prime en 2019 », a également confirmé le ministre de la Transition écologique.
Un quart du parc public rénové
Le vaste plan de rénovation s’exercera également sur les bâtiments publics tels que les écoles, du primaire au lycée. « On pourrait imaginer d’attribuer des marchés de rénovation de ces bâtiments par lots, ce qui réduirait nettement les coûts ». Un quart des bâtiments des collectivités devra être rénové d’ici à 2022. La rénovation de ces édifices est évaluée à 1,8 milliard d’euros pour les possessions de l’État et à 3 milliards d’euros pour celles des collectivités locales.
Au global, le vaste chantier de rénovation mené en France est chiffré entre 10 et 12 milliards d’euros répartis sur la totalité de l’actuel quinquennat. Un montant qui sera en grande partie financé par le crédit d’impôt transition énergétique.