Dans un contexte économique morose, les Français changent de priorités en matière de bricolage. Ils choisissent les travaux « essentiels » et délaissent les travaux « esthétiques ». Malgré ce climat, le marché du bricolage 2018 reste positif mais évolue au niveau des comportements et des modes d'achat. Point sur cette évolution et sur les premières tendances 2019.
Les Français changent de comportement et mettent le cap sur les travaux essentiels
Ils consomment "utile" et "nécessaire"
Les Français consomment "le bricolage" différemment. Un constat vérifié par les chiffres : moins de décoration et plus de rénovation. Les Français se montrent "plus raisonnables" et choisissent le confort et la réalisation d'économies énergétiques. Utilité et nécessité en priorité, des choix qui impactent les chiffres d'affaires de certains rayons.
Les variations par rayon illustrent largement une consommation plus réfléchie et ciblée notamment sur la rénovation :
• Les rayons en hausse : le bois et la menuiserie, (+2,4%, intérieure : +5% et extérieure : +7%), le bâtiment (+2,2%, charpente et toiture spécialement : +7%, assainissement : +6%), le chauffage (+2,3% avec +16% pour granulés poêle), l'outillage (+0,7%), le jardin (+0,4%) ;
• Les rayons en baisse : la décoration (-3,3%), la peinture (-0,6%) (mais +1,2% pour les revêtements), la quincaillerie (-0,7%), la plomberie/salle de bains/cuisine (-0,3%), l'électricité (-0,3%).
Ils modifient leur mode d'achat et de consommation
Les Français évoluent dans leurs modes d'achat et choisissent de plus en plus le commerce en ligne : +18% de progression constatée, une importance limitée cependant par rapport au commerce traditionnel. En effet, les grandes surfaces de bricolage détiennent encore aujourd'hui 76% du marché, 15% pour les négoces et 4% pour le commerce en ligne. Mais l'attrait des grandes surfaces est en baisse de -0,3%.
La façon de consommer change également. Les Français tentent de faire par eux-mêmes avec une vulgarisation du savoir-faire possible grâce à internet et aux industriels qui facilitent la pose des produits et l'application des techniques. Les Français ont également recours à d'autres systèmes comme "faites-le pour moi". Ils diminuent ainsi le coût de la main-d'œuvre qui peut freiner les projets.
Le marché du bricolage reste positif
Une hausse de +0,4%
Le marché du bricolage reste un marché positif et s'en sort bien au regard de la conjoncture économique et des mouvements des gilets jaunes qui ont bloqué l'accès à certains magasins. Avec un chiffre d'affaires de 26 milliards d'euros, il enregistre une hausse, certes modeste, mais réelle par rapport aux autres marchés de (+0,4%). On pense notamment aux enseignes dominantes comme Leroy Merlin, Weldom et Bricoman (Groupe Adeo, 43% du chiffre d’affaires du marché), Castorama et Brico Dépôt (Groupe Kingfisher, 29%), Bricomarché (9%) et Mr Bricolage (7%).
L'immobilier ancien, "un marché porteur"
Le marché du bricolage serait "le secteur le mieux préservé dans l'habitat", selon Jean-Eric Riche, le président d'Inoha (Fédération des industriels du nouvel habitat). Le marché porteur serait celui de l'immobilier ancien contrairement à celui du neuf qui connaît une baisse si on se réfère à la diminution des « autorisations de mise en chantier » (-7%).
Les perspectives 2019 pour le bricolage
En avril 2019, le marché du bricolage est en hausse de +1,9%, et les signes qui donnent "confiance" sont là ; une activité au premier trimestre en hausse de 3,6 à 3,7% en comparaison de 2018.
Les raisons ? Un volume de transactions immobilières élevé, un pouvoir d'achat amélioré et un fort potentiel en matière de rénovation thermique (la France compte 7 millions de passoires énergétiques selon les chiffres du Gouvernement). "Les transactions dans l’ancien, c’est notre réservoir de projets, cet indicateur est très important pour nous", indique Jean-Eric Riche, Président d’Inoha.
Des indicateurs positifs en faveur du marché du bricolage qui a tenu le coup face aux turbulences et qui devrait voir son activité se maintenir, voire progresser, si les Français persévèrent dans la recherche d'amélioration de performance énergétique de leur logement et que le gouvernement continue de les "encourager". Priorité à l'essentiel.
Avez-vous entrepris des travaux de bricolage ? Avez-vous modifié vos plans en raison du contexte morose ?