Selon Le Parisien, à terme, 52 communes ne toucheront plus aucune recette liée à la taxe d’habitation. Bon nombre de contribuables ne sera en effet plus redevable de cet impôt local dès 2020. Une perspective qui mécontente et inquiète les maires et les élus.
Les villes dénoncent la réforme de la taxe d’habitation
Une fois la réforme de la taxe d’habitation en place, 80% des contribuables seront exonérés de cet impôt local. C’était l’une des mesures de phares de la campagne d’Emmanuel Macron, il la met en application. Mais si les contribuables sont heureux, les maires le sont beaucoup moins. En effet, leur budget va considérablement diminuer une fois l’exonération en place. Des recettes qui étaient en grande partie réinvesties pour réaliser des projets locaux tels que des routes ou les rénovations des bâtiments municipaux.
Dans Le Parisien, on peut aujourd’hui lire l’inquiétude des maires. Le journal explique que « Peu d’entre eux croient Emmanuel Macron lorsqu’il leur assure que la suppression sera 'entièrement' compensée 'à l’euro près'. D’autant que la mécanique précise n’est pas encore au point ». Car le problème est bien là. Le Président de la république a promis une compensation aux communes, sans qu’aucune information supplémentaire n’ait pour l’heure été donnée.
L’impact de la réforme de la taxe d’habitation sur les communes
C’est un document réalisé par la Commission des finances du Sénat qui met en avant les conséquences de la réforme sur les communes. « Sans surprise, les villes les plus riches s’en sortent le mieux puisque leurs habitants, plus aisés, vont continuer à payer l’impôt local », peut-on encore lire dans Le Parisien. Mais qu’en est-il des autres ? De ces communes dans lesquels les administrés seront exonérés de taxe d’habitation ?
En 2020, après l’application totale de la réforme de la taxe d’habitation, 52 communes n’auront plus aucun contribuable redevable de cet impôt local. Dans 131 autres villes, un seul ménage payera encore l’impôt…
Et parmi les grandes villes de l’hexagone, certaines vont perdre beaucoup plus que d’autres. Ainsi, Marseille verra 81% de foyers exonérés, soit 178 millions d’euros en moins récoltés chaque année. Paris verra 56% des ménages exonérés, soit 150 millions d’euros en moins, Toulouse perdra 80 millions d’euros, Lyon 78 millions d’euros et Nice 60 millions d’euros. Pour Grenoble, Brest et le Havre, ce manque à gagner sera limité à 25 millions d’euros annuels.
Espérons qu’Emmanuel Macron tienne sa promesse de compensation, sous peine de voir de nombreux projets abandonnés dans les communes.
Bon à savoir : la réforme de la taxe d’habitation est désormais inscrite dans le PLF 2018 (Projet de loi de finances 2018). Elle doit cependant encore être validée par le Parlement. Si elle est définitivement adoptée, les sénateurs les républicains prévoient le dépôt d’un recours devant la Conseil constitutionnel affirme Le Parisien.