Longtemps considéré comme le produit d’épargne préféré des Français, le livret A n’a plus la cote. Avec ses 0,75% de rémunération, il est devenu de moins en moins intéressant au fil de ans. Mais l’espoir de voir ce taux remonter à 1% avait redonné le moral aux épargnants. Cela ne sera finalement pas le cas.
Pas de coup de pouce pour le livret A
Le ministère de l’Économie a accepté la proposition du gouverneur de l’institution. Le taux de rémunération du livret A qui devait éventuellement passer à 1% au 1er août 2017 sera finalement maintenu à 0,75%. Cette hausse aurait été la première depuis 2011.
Le gouverneur, François Villeroy de Galhau a en effet expliqué que ce maintien du taux de rémunération était nécessaire « dans une optique de stabilité ». Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est dit favorable à cette proposition dans un récent communiqué.
Le coût pour l’État de la remontée du livret A
Pour justifier encore cette décision, la Banque de France a également publié un communiqué dans lequel elle affirme que « Le gouverneur a estimé qu’il convenait d'éviter une volatilité de la rémunération de l'épargne réglementée, dans l’intérêt des ménages comme du logement social ».
Plus concrètement, faire passer la rémunération du livret A à 1% aurait automatiquement entraîner une hausse du coût pour les organismes HLM. En effet, les charges de ces derniers sont indexées sur le taux du livret A. La seule différence de 0,25% était estimée à 250 millions d’euros d’intérêts supplémentaires en 2016 par et pour l’Union social pour l’Habitat.
Quant aux finances publiques, le livret A représente un budget de 272 millions d’euros dans le projet de loi de finances 2017. La non-imposition des intérêts de ce produit d’épargne est en effet une coûteuse niche fiscale pour l’État. Et plus les taux de rémunération sont hauts, plus le budget à prévoir est important. Dans une période où l’heure est davantage aux économies qu’aux dépenses, on peut aisément comprendre ce statut quo.
Enfin, dernier frein à l’augmentation de la rémunération du livret A, la concurrence entre les produits d’épargne. Le directeur du Cercle de l’Épargne, Philippe Crevel explique qu’une « hausse du Livret A pénalise par ricochet les livrets bancaires dont la rémunération moyenne est de 0,3%. Et ces intérêts sont en plus fiscalisés ».
Quoi qu’il en soit, au-delà du taux de rémunération, il reste toujours intéressant de se constituer une épargne en vue de futurs projets. Et le livret A peut y aider !