Et si le bâtiment intelligent réduisait les arrêts maladie
Les entreprises s'orientent de plus en plus vers la construction d'espaces de bureaux connectés et flexibles : des « flex-office » bardés de capteurs, des bâtiments intelligents dans lesquels les salariés disposeront d'espaces de travail adaptés à une tâche mais sans avoir de bureaux attitrés. Quels bénéfices peut apporter cette nouvelle organisation du bureau de demain pour les entreprises et les salariés ?
Le bâtiment connecté repose sur l'intelligence artificielle. Équipé de capteurs, le bâtiment va détecter aussi bien les mouvements, la température, l’éclairage que le taux d’humidité et de CO2. Une application pour smartphone relie ensuite salariés et bâtiments. L'application, en se basant sur l'agenda du salarié, propose au salarié un endroit adapté pour s'installer selon la tâche à effectuer, de commander un repas, de l'aider à se rendre dans une salle de réunion ou à réserver une salle. Le salarié, identifié par son smartphone, peut entrer sans clé dans le bâtiment. Des services adaptés aux salariés et à l'entreprise.
Lorsqu'un bâtiment est inoccupé, les lumières s’éteignent toutes seules et le chauffage est ajusté. En cas de salle de réunion, le bâtiment peut injecter un surplus d'oxygène. Les imprimantes envoient quant à elles des alertes au système de maintenance prédictive pour être réalimentées en papier.
Le bâtiment intelligent propose également des espaces flexibles : l'espace s'adapte selon les usages et il est partagé. Les salariés n'ont plus de bureaux fixes mais des espaces de travail différents à leur disposition. Des casiers leur permettent même de stocker leurs effets personnels.
Le flex-office remplace l'open-space. L’open-space, en faisant tomber les murs, visait à faciliter la communication, la créativité, le travail en équipe. Aujourd'hui, vécu comme un espace bruyant impactant la concentration, l'open-space est remplacé par le flex-office. Sans murs et sans bureaux, le flex-office propose une multitude d'espaces de travail. Le salarié choisit l'endroit le plus approprié pour travailler en fonction de son activité : une salle pour le travail collaboratif, un « cocon de concentration » pour une tâche ardue, téléphoner ou se mettre à l'abri des oreilles indiscrètes, une « phonebox » pour passer un coup de fil.
Le flex-office vise à créer un environnement confortable, accessible à tous et facilitant le travail du salarié.
Danone, L’Oréal, Sanofi, SNCF ou Engie font partie des 22% d'entreprises qui ont mis en place le « flex-office » révèle une étude de Parella-Esquisse, conseiller en immobilier d’entreprise. Et 61% d'entre elles seraient prêtes à le faire.
Actuellement, deux constructions d'immeubles de bureaux intelligents sont en projet à Berlin : le Cube réalisé par le groupe autrichien CA Immo dont la date d'achèvement est prévue pour fin 2019 et The Edge Grand Central mené par la société Edge Technologies prévu pour fin 2020.
L'un des arguments en faveur des bâtiments intelligents vient d'un constat fait par le cabinet de conseil Deloitte. Suite au déménagement dans le bâtiment intelligent d'OVG Real Estage, The Edge, en 2015 à Amsterdam, un recul important du taux d’arrêt maladie et une hausse du nombre de candidats postulant aux offres d'emploi a été constaté. Les salariés travaillent mieux dans un environnement avec une bonne qualité d'air, un niveau de bruit et d'humidité acceptables.
C'est le pari que font les entreprises : un environnement dynamique où le salarié a plaisir à travailler qui devrait limiter l'absentéisme.
Mais les entreprises privilégient aussi la logique économique derrière cette nouvelle tendance, celle d'optimiser l'espace quand le prix du mètre carré est très élevé. Le « flex office », c'est moins de postes que de salariés. Faire tourner les salariés évite l'utilisation à temps partiel d'un bureau. Cependant, pour les salariés, si certains visent les bureaux intelligents lorsqu'ils postulent, d'autres ne souhaitent pas abandonner leurs bureaux fixes.
D'après une étude des cabinets CCL et Savills, la moitié des moins de 34 ans et 60% des plus de 35 ans veulent conserver leur bureau. Une étude publiée sur LinkedIn intitulée « Le flex-office, rejeté par les nouvelles générations » indique que seuls 8% des sondés valident le flex-office, une majorité d'étudiants préfèrent un bureau fermé et attitré.
Quoi qu'il en soit, le bâtiment intelligent, connecté et flexible, le « bureau du futur », paraît intéresser les entreprises qui souhaitent proposer un environnement de travail confortable pour le bien-être du salarié, alors que le digital permet de travailler depuis n'importe où. Un but affiché qui ne semble pas convaincre tous les salariés aujourd'hui pour lesquels « le bureau attitré » répond au besoin d'intimité nécessaire à un travail bien fait.
Et vous, êtes-vous prêt à intégrer un « flex-office » ?
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