Alors que la ministre de l’Écologie a fait publier un décret obligeant des travaux d’isolation par l’extérieur lors de ravalement de façade des logements, les associations de défenses du patrimoine sont vent debout pour protéger les vieilles bâtisses françaises.
Ségolène Royal contrainte de revenir sur sa décision ?
Cela fait maintenant plusieurs semaines que les associations de défense du patrimoine montent au créneau. Elles n’ont de cesse de contacter le cabinet de la ministre de l’Écologie dans le seul et unique but de la faire revenir sur sa décision. Il est en effet impensable pour les défenseurs des vieilles bâtisses de voir le patrimoine français défiguré par une disgracieuse isolation.
Publié depuis quelques mois, le décret en l’état contraindra peut-être Ségolène Royal à revenir sur sa décision. Elle a reçu il y a peu ces associations indignées. La ministre et son cabinet réfléchissent désormais à un moyen d’isoler les immeubles d’avant 1950 sans ôter leur cachet.
Le patrimoine français à l’honneur
Les détracteurs de la mesure sont de nombreuses associations telles que Vieilles Maisons Françaises, La Demeure Historique, Maisons Paysannes de France… Parmi leurs arguments chocs pour démontrer l’inutilité du décret appliqué aux vieilles bâtisses, la mise en avant d’une isolation thermique déjà qualitative et performante. Inutile donc de défigurer une maison en pierre de taille, un édifice à colombages…
Et les associations sont arrivées avec des idées concrètes devant la ministre. Elles proposent en effet de modifier le décret en isolant seulement les édifices « composés de briques industrielles, de blocs de béton industriels ou assimilés, de béton banché et de bardages métalliques… ». Pour faire plus simple, seules les constructions datant d’après-guerre seraient donc concernées par l’isolation extérieure. Les associations affirment également la nécessité d’isoler les toits et toitures des anciens bâtiments, importantes sources de déperdition de chaleur.
L’avancée du dossier
Pour l’heure la ministre de l’Écologie ne s’est pas prononcée sur ces possibles modifications du texte. Mais elle n’aura d’autres choix que de prendre une décision rapide sous la pression des associations de défense du patrimoine. Elles disent en effet vouloir déposer un recours contentieux auprès du tribunal administratif si elles n’obtiennent pas gain de cause. Alors que l’application du décret est prévue pour début 2017, le temps presse pour le cabinet de la ministre de prendre sa décision : les vieilles bâtisses seront-elles défigurées ou non ?
Qu’en pensez-vous ? Faut-il privilégier l’esthétique de la pierre et du patrimoine ou l’isolation des bâtiments ?