En cette période estivale, investisseurs et professionnels de l’immobilier sont dans le flou : la loi Pinel sera-t-elle supprimée début janvier 2018 ? Alors que le gouvernement ne s’est pas encore prononcé sur la question, mais qu’on le sait favorable à la fin du dispositif, les acteurs du secteur font déjà connaître leur position : la loi Pinel doit être reconduite.
Vers la fin de 30 années de défiscalisation ?
Cela fait 30 ans que le marché immobilier français est rythmé par les différentes lois de défiscalisation immobilières. Souvenez-vous de la loi Scellier, de la loi Duflot et actuellement de la loi Pinel. Cette dernière, qui a déjà été prolongée d’un an par le précédent gouvernement, pourrait être supprimée le 31 décembre 2017. Pourquoi ? Car elle coûte très cher à l’État.
La loi Pinel, un important budget pour le gouvernement
Pour la seule année 2017, un budget d’un milliard d’euros est dédié à la loi Pinel et à la loi Scellier. Car si cette dernière n’est plus en vigueur, la défiscalisation court toujours pour les particuliers. Mais il est vrai que malgré le coût non négligeable de ces dispositifs, ils suscitent l’intérêt chez les particuliers.
C’est indéniablement le cas pour la loi Pinel qui a réconcilié les investisseurs avec le marché immobilier ces dernières années. La Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) affirme même qu’aujourd’hui, une vente sur deux se fait par le biais de la loi Pinel. On comprend donc aisément que les professionnels du secteur dénoncent d’ores et déjà sa suppression.
La loi Pinel a tout simplement permis un regain de dynamisme pour le marché immobilier neuf, entraînant avec elle la création de nouveaux emplois dans le secteur de la construction. Les recettes de TVA s’en sont également trouvées augmentées. Les professionnels ne peuvent pas imaginer leur activité sans ce dispositif. Ils sont par contre favorables à un recentrage de la loi Pinel. Selon eux, elle ne devrait être appliquée que dans les zones tendues.
Quelles sont les dérives de la loi Pinel pointées du doigt ?
Certains acteurs de l’immobilier dénoncent en effet la possibilité pour certaines localités de zone C de devenir éligibles à la loi Pinel. Selon eux, le recentrage permettrait de faire des économies. Mais est-ce un bon calcul ?
Il semblerait qu’en supprimant la loi Pinel des zones C (seulement quelques communes) et des zones B2 (un peu plus de 900 villes en France) les économies ne soient que très faibles.
Mais contenir les investissements Pinel dans les zones tendues revêt surtout un avantage pour les particuliers. En effet, nombreux sont les professionnels qui pensent qu’investir en loi Pinel en zone C comporte de potentielles dérives. La principale ? Faire face à une demande locative trop faible pour rentabiliser son investissement. La solution pour les investisseurs ? Se renseigner sur le marché immobilier et sur le marché locatif de la ville visée, seul moyen de ne pas retomber dans les travers observés avec l’ancien Robien… Certains s’en souviennent encore !